CUVETTE DE SAINT ANDRE DE CRUZIERES (Ardèche)
D’une superficie voisine de 40 km², la cuvette de St-André-de-Cruzières est un synclinal d’axe NW-SE majoritairement représenté par les formations du Jurassique supérieur. Ces formations reposent sur un substratum triasique qui affleure à l’Ouest. Au Nord, sur les communes de Beaulieu et Berrias, le synclinal est relayé par l’anticlinal des Avelas. A l’Est, un réseau de failles abaisse la partie orientale du synclinal, ce qui explique la présence de terrains crétacés. Au Sud, le synclinal se termine par les reliefs de St-Brès (Montagne d’Uzège) et les plateaux à l’Est de Courry.
Les eaux issues des grès triasiques affleurant entre Saint-Paul-le-Jeune et Gagnières, transitent par des pertes et un réseau souterrain extrêmement développé, pour alimenter la source du Moulin de Piechegru (source pérenne du système). Ce réseau souterrain compte parmi les plus importants du département de l’Ardèche avec un total cumulé de conduits souterrains explorés avoisinant les 38 km de développement.
LES ÉTUDES PRECEDENTES
Malgré l’intérêt indéniable de ce secteur d’un point de vue hydrologique notamment, les études ne sont pas nombreuses et datent un peu… Seul Guyot, en 1980, documente quantitativement le secteur, mais en se focalisant sur le Moulin de Pichegru. Les dernières études, et plus particulièrement celle de Clerc C. en 2009, ont permis la mise en place d’un suivi en plusieurs points, mais sur une période trop courte pour en tirer des enseignements.
PROPOSITIONS
Avec la miniaturisation et la baisse des prix du matériel, nous pouvons maintenant envisager un suivi dense et à grande échelle. Avec ce type de suivi en plusieurs points d’un même système karstique et de manière synchrone, nous pourrons ainsi mieux documenter l’organisation et les dynamiques d’écoulement souterrain au sein de la cuvette de Saint-André-de-Cruzières.
Les mesures automatiques et programmées des variations de hauteurs et de températures de l’eau avec un pas de temps serré sont des indicateurs pertinents et fiables pour rendre compte du fonctionnement hydrologique d’un système karstique (Palmer, 2017).
Notre choix s’est porté sur les capteurs Sensus ULTRA de Reefnet Ce type de capteurs enregistre la température et la pression (hauteur d’eau). Nous envisageons d’équiper une trentaine de stations avec un pas d’enregistrement de 5 minutes. La durée du suivi sera de 3 cycles hydrologiques consécutifs.
LES ATTENDUS
- Caractériser la dynamique hydrologique du réseau souterrain dans un contexte méditerranéen.
- Quantifier le bilan hydrologique du système au regard des épisodes climatiques extrêmes (étiages sévères et crues éclairs).
- Sécuriser la pratique que la spéléologie sur le secteur par une meilleure connaissance des réactions hydrologiques du système karstique.
MISE EN PLACE DES CAPTEURS
Au 22/10/2022, 8 capteurs sont déjà en place depuis le mois de juillet dernier. Il en reste encore une quinzaine à déployer durant cet hiver.
JAUGEAGE HYDRAULIQUE PAR DILUTION DE TRACEUR
Afin de pouvoir corréler les hauteurs d’eau et les débits, quelques jaugeages ponctuels seront réalisés sur la durée du suivi :
- A l’étiage lors de la pose et dépose des sondes sur les écoulements pérennes souterrains (mesure directe ou par dilution d’un traceur (NaCl)).
- En crue sur les trop-pleins et la Goule de Sauvas (par dilution d’un traceur luminescent)
Nous avons donc profité du dernier épisode pluvieux pour réaliser un premier jaugeage
Date : samedi 22 octobre 2022
Conditions hydrologique du système : Les résurgences et trop plein sont à la décrue, l’Event de Peyrejal a déversé lors de l’épisode, mais n’est plus actif lors de notre passage. La Cotpatière n’a pas déversé lors de cet épisode.
LES PROCHAINES ÉTAPES
- Poursuivre la mise en place des capteurs.
- Niveler précisément les altitudes de quelques déversoirs.
- Réaliser d’autre jaugeage hydraulique dans des conditions différentes.